Droit : à quand une concurrence saine et équitable ?
Alors que la profession d’avocat nécessite beaucoup plus de capitaux qu’autrefois, les cabinets français ne bénéficient pas des mêmes règles que leurs homologues britanniques, estime Jérôme Bersay. Une distorsion de concurrence qui pénalise, aussi, les entreprises françaises. Tribune de Jérôme Bersay dans Les Echos.
Les nombreuses réformes des services financiers récemment annoncées au Royaume-Uni rappellent l’importance de la législation comme facteur de compétitivité et de souveraineté. Même s’il est trop tôt pour mesurer leur impact, elles témoignent de la tendance au morcellement des règles applicables aux entreprises d’un même secteur.
Un précédent existe sur le marché des services juridiques avec des conséquences économiques bien réelles. Le droit est en effet un marché ouvert et concurrentiel dans lequel tous les acteurs ne disposent pas des mêmes armes.
Si les cabinets américains profitent d’un marché domestique considérable pour asseoir leur développement international, les cabinets britanniques bénéficient quant à eux du droit d’ouvrir leur capital à des investisseurs tiers, notamment auprès de fonds d’investissement, et même du droit de s’introduire en Bourse.
“ La confrontation avec des acteurs internationaux est nécessaire pour maintenir une saine émulation. Mais elle doit se faire à armes égales, sans obliger les acteurs nationaux à se battre une main dans le dos.”